De
ce fait, le thème de l’Union Africaine pour l’année 2023 : « Accélérer
la mise en œuvre de la Zone de Libre-Echange Continentale Africaine (ZLECAf) » n’en
est pas anodin, car la ZLECAf constitue l’un des 15 projets phares de
l’Agenda 2063. Si elle est rapidement
et bien implémentée, elle pourrait à court, moyen et long
terme, contribuer à résoudre les problèmes urgents de sécurité humaine,
notamment la sécurité économique, de plus du milliard d’individus sur le
continent. D’après les experts, avec la ZLECAf, le revenu réel du contient pourrait augmenter de 571
milliards de dollars supplémentaires, ce qui permettrait de créer 17,9 millions
de nouveaux emplois et de sortir 50 millions de personnes de l'extrême pauvreté
d'ici 2035.
Pour
rappel, la ZLECAf est entrée en vigueur le 30 mai 2019 et le commerce sous ce régime
avait déjà commencé depuis le 1er janvier 2021. Elle couvre non seulement
le commerce des biens et des services, les investissements, les droits de
propriété intellectuelle, mais aussi le commerce électronique (e-commerce). Le
7 octobre 2022, l'Initiative de commerce sous la ZLECAf a démarré avec 8 pays
pilotes, dont le Cameroun, l'Égypte, le Kenya, le Ghana, l’Ile Maurice, la
Tanzanie, la Tunisie et le Rwanda. C’est dans ce cadre que le Kenya a effectué son premier échange commercial avec le Ghana, afin de
concrétiser la mise en œuvre du chemin vers l’industrialisation et
l’accroissement du commerce intra-africain.
Toutefois,
son effectivité, les Etats Africains devront massivement ratifier le Protocole de l’Union Africaine sur la libre
circulation des personnes, le droit de résidence et le droit d'établissement, afin de booster la mobilité des populations sur le
continent pour favoriser l’intégration régionale et le panafricanisme. A ce jour, seulement quatre pays à savoir le Rwanda, le Mali, le Niger et Sao Tomé et
Principe ont ratifié ledit Protocole. Cependant, 11 autres pays, dont le
Bénin qui n’a ratifié ni l’Accord établissant la ZLECAf, ni le Protocole sur la
libre circulation des personnes. Ils devront alors emboiter le pas
pour son entrée en vigueur et son effectivité dans les meilleurs délais.
Paradoxalement,
d’après l'Indice d'ouverture des
visas en Afrique 2022 (Visa Openness Index 2022), le Bénin est le
pays "le plus ouvert/accessible en Afrique", grâce à l’exemption de
visa pour 90 jours que le pays accorde, depuis 2017, à toute personne détentrice
de passeport pays africains. Or, cette mesure constitue déjà la première phase
de la mise en œuvre du Protocole de l’UA sur la libre circulation des
personnes. C’est dire qu’en ratifiant les protocoles sur la ZLECAf et la Libre
circulation des personnes, le Bénin ne fera que formaliser et conforter son
leadership continental, parce qu’il est le premier et le seul à ce jour, à mettre
en œuvre cette mesure de facilitation de la libre circulation des peuples
africains.
Pour Madame Louisa Diogo,Experte en Gouvernance et Intégration régionale, et
Directrice des Programmes et Orientations Stratégiques de l’ONG panafricaine RUSH
Afrika, le Bénin a tout à gagner de la ratification tant de la
ZLECAf que du Protocole de l’Union Africaine sur la libre circulation des
personnes. L’optimisation des Zones Economiques Spéciales, dont celle de
Glo-Djigbé, passe par son
positionnement sur la chaine d’approvisionnement de la ZLECAf, comme un canal
qui assurera aux populations de emplois décents, mieux rémunérés et de
meilleure qualité. En ce qui concerne les salaires sous la ZLECAf, ils devront augmenter
de 11,2 % pour les femmes et de 9,8 % pour les hommes d'ici à 2035. Avec une
intégration profonde, le Bénin pourra attirer davantage d’investissements,
stimuler le commerce et la croissance économique, réduire la pauvreté, accroître
la prospérité partagée et garantir la sécurité humaine à la quasi-totalité de
sa population. Enfin, la ratification de ces instruments constitue une
opportunité pour le pays pour remodeler sa stratégie sécuritaire intérieure, aux
différentes frontières (terrestres, aériennes, et maritimes), avec la contribution
des populations, pour une optimisation de la sécurité de proximité.
C’est
pourquoi, dans sa mission de plaidoyer pour la réalisation de l’Agenda 2063
et de promouvoir la sécurité humaine au Bénin et en Afrique, l’’ONG RUSH
Afrika en appelle au gouvernement du Président Patrice Talon et aux
Honorables députés de la 9ème législature de maintenir cet élan de
leadership, en travaillant cette année, à la ratification de ces deux importants
instruments qui vont impulser une nouvelle dynamique dans l’économie nationale,
accroitre les échanges et les revenus et créer de l’emploi. Cela constituera
sans nul doute, un actif important qu’ils laisseront aux générations futures.
Pour
plus d’information, contactez l’ONG RUSH Afrika, www.rush-afrika.org